Quelles sont les normes de sécurité pour les lunettes de protection ?




Introduction
Chaque année en France, ce sont près de 1200 personnes qui perdent la vie dans un accident du travail. En 2022, 738 décès ont été recensés, auxquels s'ajoutent 286 morts sur le trajet domicile-travail et 203 décès liés à une maladie professionnelle, selon l'Assurance Maladie [1]. Un lourd tribut qui place l'Hexagone parmi les mauvais élèves en Europe, avec 2 fois plus d'accidents mortels qu'en Espagne et 4 fois plus qu'en Allemagne.
Et le bilan s'annonce encore plus sombre pour 2024. Sur les 4 premiers mois de l'année, au moins 157 accidents du travail mortels ont déjà été dénombrés par l'inspection du travail, soit 30 à 50 de plus qu'aux mêmes périodes les années précédentes [2]. Une hécatombe silencieuse qui n'épargne aucun secteur, de la construction à l'industrie en passant par la logistique et l'agriculture.
Pourtant, la plupart de ces drames pourraient être évités. Car s'il est impossible de supprimer tous les risques, le code du travail impose aux employeurs de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs (Article L4121-1). Evaluation des risques, actions de prévention, formation et information des salariés, mise à disposition d'équipements de protection individuelle (EPI) adaptés... Autant d'obligations qui restent trop souvent lettre morte.
Parmi ces indispensables EPI figurent en bonne place les lunettes de protection. Car les yeux sont à la fois essentiels et particulièrement vulnérables. Selon l'INRS, 10 à 20% des accidents du travail concernent l'œil, avec des conséquences potentiellement dramatiques : blessures, brûlures, irritations, perte partielle ou totale de la vue... Des lésions souvent irréversibles qui peuvent survenir en une fraction de seconde, par projection de copeaux métalliques, de produits chimiques, de poussières ou encore par exposition à des rayonnements nocifs.
D'où l'importance de porter des lunettes de protection aux normes, adaptées aux risques de son métier. Mais comment s'y retrouver dans la jungle des normes et des marquages ? Quelles sont les exigences de sécurité requises ? Comment bien choisir ses lunettes en fonction de son activité ? C'est ce que nous allons voir en détail dans cet article, en décryptant pour vous les principales normes en vigueur. Suivez le guide !
Quels sont les enjeux et pourquoi connaître les normes de sécurité pour les lunettes de protection ?
Les yeux sont notre fenêtre sur le monde. Grâce à eux, nous pouvons voir, lire, conduire, exercer notre métier au quotidien. Mais ce sont aussi des organes fragiles et précieux, qu'il est vital de préserver tout au long de sa vie professionnelle. Voici quelques bonnes raisons de ne jamais négliger la protection de vos yeux au travail :
- Les yeux sont particulièrement vulnérables aux agressions extérieures. La cornée et la conjonctive peuvent être facilement lésées par un choc, une brûlure ou un corps étranger. Une simple poussière dans l'œil suffit à provoquer une kératite très douloureuse.
- Certaines lésions oculaires peuvent avoir des conséquences irréversibles. C'est le cas par exemple des brûlures chimiques, des traumatismes par perforation ou des expositions à des rayonnements intenses (UV, laser). La perte de vision qui en résulte est souvent définitive.
- De nombreux métiers exposent à des risques pour les yeux. C'est bien sûr le cas dans l'industrie (métallurgie, chimie, BTP...) mais aussi dans des secteurs comme la santé, la recherche ou même le tertiaire (travail sur écran). Difficile d'y échapper !
- Les lunettes de vue classiques ne suffisent pas. Même avec des verres incassables, elles n'offrent qu'une protection limitée et n'empêchent pas les projections latérales. Seules des lunettes de sécurité spécialement conçues peuvent vous protéger efficacement.
- Le port de lunettes aux normes est une obligation légale. L'employeur doit fournir gratuitement à chaque salarié exposé des EPI appropriés et conformes (Art. R.4323-95 du code du travail). Ne pas les porter est passible de sanctions.
Voici quelques exemples concrets de situations professionnelles où le port de lunettes de protection s'impose :
- Un mécanicien exposé aux projections d'huile, de liquide de refroidissement et de copeaux métalliques lors de l'usinage de pièces sur un tour.
- Un ouvrier du BTP utilisant une disqueuse portative pour tronçonner des matériaux, avec des risques de projection de particules à haute vélocité.
- Un peintre en bâtiment réalisant des travaux de ponçage, avec un dégagement important de poussières de peinture et d'enduit.
- Un laborantin manipulant des produits chimiques corrosifs comme des acides ou des bases, avec des risques d'éclaboussures.
- Un soudeur exposé aux rayonnements intenses de l'arc électrique, aux projections incandescentes et aux fumées dégagées.
- Un agent d'entretien utilisant des sprays de nettoyage et de désinfection, source de micro-gouttelettes et de brouillards chimiques.
Dans toutes ces situations et bien d'autres, le port de lunettes de protection adaptées et conformes aux normes en vigueur est indispensable pour travailler en toute sécurité. Encore faut-il savoir quelles sont ces fameuses normes et ce qu'elles impliquent concrètement. C'est ce que nous allons voir dans la partie suivante.
Voici la suite avec le chapitre détaillant les différentes normes de sécurité pour les lunettes de protection :




Quels sont les différentes normes de sécurité en vigueur pour les lunettes de protection ?
Pour sélectionner des gants adaptés à votre métier, plusieurs critères sont à prendre en compte :
- Les risques à couvrir : mécanique, chimique, thermique, biologique, électrique…
- Le niveau de protection requis : résistance à l'abrasion, à la coupure, à la déchirure, à la perforation…
- Le confort et la dextérité nécessaires en fonction des tâches à réaliser
- La taille pour un ajustement parfait (voir partie dédiée)
- La durée d'utilisation : usage unique ou intensif
- Les normes et certifications (voir partie suivante)
- Le budget
Il est recommandé de tester plusieurs modèles pour trouver le meilleur compromis entre protection et ergonomie. N'hésitez pas à demander conseil à votre fournisseur d'EPI.
La norme EN 166, le socle commun
La norme EN 166 spécifie les exigences de base en termes de protection individuelle de l'œil. Elle s'applique à tous les types de protecteurs : lunettes à branches, lunettes-masques, écrans faciaux, etc. Ses principaux points sont :
- La qualité optique des oculaires. Elle est notée de 1 (la meilleure, pour un port permanent) à 3 (la moins bonne, pour un port ponctuel). La plupart des lunettes de protection sont en classe optique 1.
- La résistance mécanique aux impacts. Elle est graduée comme suit :
- S : solidité renforcée (chute de bille de 22 mm à 5,1 m/s)
- F : impact à faible énergie (bille de 6 mm à 45 m/s)
- B : impact à moyenne énergie (bille de 6 mm à 120 m/s)
- A : impact à haute énergie (bille de 6 mm à 190 m/s)
- La résistance à la détérioration des surfaces par les fines particules (symbole K) et à la buée (symbole N).
- Le marquage obligatoire sur les oculaires (voir chapitre dédié) et les montures (norme EN 166, domaines d'utilisation, résistance mécanique, marquage CE).
Ainsi, des lunettes marquées "EN 166 FT" signifient qu'elles sont conformes à la norme EN 166, résistantes aux impacts à faible énergie (F) et utilisables à des températures extrêmes de -5°C à +55°C (T).
Les normes pour risques spécifiques
En complément de la norme générale EN 166, d'autres normes européennes précisent les exigences de protection contre des risques particuliers :
- EN 169 "Filtres pour le soudage et les techniques connexes" : elle définit les niveaux de protection et facteurs de transmission des filtres de soudage, en fonction du procédé utilisé (soudage au gaz, à l'arc, coupage plasma...).
- EN 170 "Filtres pour l'ultraviolet" : elle concerne les filtres destinés à protéger l'œil contre les rayonnements UV (lampes, cabines de bronzage, arcs de soudage non intentionnels...).
- EN 171 "Filtres pour l'infrarouge" : pour la protection contre les rayonnements infrarouges pouvant provoquer des lésions thermiques de l'œil (fours, lampes chauffantes...).
- EN 172 "Filtres de protection solaire pour usage industriel" : elle définit les exigences des filtres solaires utilisés en milieu professionnel (travaux en extérieur, forte luminosité...).
- EN 175 "Équipements pour les travaux de soudage" : elle spécifie les exigences des masques et cagoules de soudage, en complément des filtres.
- EN 207 et EN 208 "Lunettes et filtres de protection laser" : elles concernent les protecteurs de l'œil contre les rayonnements laser (réglage, alignement...), en fonction de la longueur d'onde et de la puissance.
Ainsi, pour choisir des lunettes adaptées, il faut bien identifier les risques liés à son activité et s'assurer que le modèle choisi est conforme à la fois à la norme générale EN 166 et aux éventuelles normes spécifiques applicables. Les marquages présents sur les lunettes permettent de le vérifier.
Focus sur la norme EN 16321 pour les lunettes à oculaires détachables
Depuis quelques années, une nouvelle norme est venue compléter le dispositif. Il s'agit de la norme EN 16321 qui concerne spécifiquement les "lunettes à oculaires détachables", c'est-à-dire les modèles dont les oculaires peuvent être changés par l'utilisateur (branches fixes et oculaires interchangeables).
Cette norme se décline en 3 parties :
- EN 16321-1 : Exigences générales et méthodes d'essai
- EN 16321-2 : Oculaires
- EN 16321-3 : Montures
Elle reprend les exigences de base de l'EN 166 en les adaptant à ce type particulier de lunettes, avec des tests et marquages spécifiques. L'objectif est de garantir la compatibilité et la bonne tenue des oculaires sur la monture lors des changements.
Nous verrons plus loin comment repérer les lunettes conformes à cette nouvelle norme grâce aux marquages dédiés.
Très bien, je continue donc avec le chapitre suivant qui va revenir plus en détail sur l'historique et les évolutions de la norme EN 166, ainsi que sur les apports de la nouvelle norme EN 16321 pour les lunettes à oculaires interchangeables.
Que prévoyait la norme EN 166 ? Qu'est-ce que la norme EN 16321 a changé ?
Retour sur les origines de la norme EN 166
La norme européenne EN 166 "Protection individuelle de l'œil - Spécifications" a été publiée pour la première fois en 1995. Elle avait alors pour objectif d'harmoniser les exigences de sécurité des protecteurs oculaires au niveau européen, en remplaçant les différentes normes nationales existantes.
Cette première version de l'EN 166 définissait déjà les principales exigences en termes de :
- Qualité optique des oculaires (classes 1, 2 et 3)
- Résistance mécanique minimale (solidité renforcée)
- Résistance aux chocs (impacts à faible, moyenne et haute énergie)
- Marquages obligatoires sur les oculaires et les montures
Elle listait aussi les différents types de protecteurs concernés : lunettes à branches, lunettes-masques, écrans faciaux, etc.


Les évolutions apportées par la révision de 2001
En 2001, la norme EN 166 a fait l'objet d'une révision importante, donnant naissance à la version EN 166:2001 qui est toujours en vigueur actuellement. Les principaux changements ont été les suivants :
- Ajout de nouvelles exigences et méthodes d'essai, notamment sur la résistance à la détérioration des surfaces par les fines particules (symbole K) et la résistance à la buée (symbole N).
- Mise à jour de certaines exigences existantes, par exemple sur les essais à haute température (+50°C au lieu de +55°C) ou la résistance à l'inflammation.
- Modification de certains marquages, avec l'ajout du symbole "CE" et la disparition de la classe optique 4 (la moins performante).
- Clarification de la procédure d'évaluation de la conformité, avec le passage obligatoire par un organisme notifié pour les EPI de catégorie II (risques "intermédiaires").
Cette version révisée a permis de renforcer le niveau de protection offert par les lunettes conformes à l'EN 166, en phase avec l'évolution des connaissances et des techniques.
Les apports de la nouvelle norme EN 16321
Plus récemment, en 2013, une nouvelle norme est venue compléter le dispositif existant. Il s'agit de la norme EN 16321 "Protection individuelle de l'œil - Lunettes à oculaires détachables", qui répond au développement de ce type spécifique de lunettes.
Rappelons qu'il s'agit de modèles dont les oculaires peuvent être changés par l'utilisateur, les branches restant fixes. Cela permet par exemple d'adapter la protection en fonction des tâches (verres clairs, teintés, anti-rayures...) ou de remplacer facilement un oculaire endommagé.
L'EN 16321 reprend les exigences générales de l'EN 166 mais en les adaptant aux spécificités des lunettes à oculaires détachables :
- Elle impose des essais supplémentaires pour vérifier la bonne tenue et la compatibilité des oculaires avec la monture, même après de multiples changements.
- Elle définit des marquages spécifiques pour identifier clairement ce type de lunettes, avec le symbole "℞" sur les oculaires et les lettres "FS" (Frame System) sur la monture.
- Elle distingue deux classes de montures en fonction de leur champ de vision : les montures de classe A (champ de vision réduit) et de classe B (champ de vision standard).
Ainsi, des lunettes marquées "EN 16321 ℞ 1 FT" et "EN 16321 FS B" signifient que les oculaires sont de classe optique 1, résistants aux chocs à faible énergie (F) et aux températures extrêmes (T), et que la monture est de classe B (champ de vision standard).
L'arrivée de cette norme dédiée est une avancée importante car elle offre un cadre clair et des garanties solides pour les utilisateurs de lunettes à oculaires interchangeables, de plus en plus nombreux.
Parfait, voici donc la suite avec un chapitre dédié aux spécificités techniques de la norme EN 16321 sur les lunettes à oculaires détachables.


Quelles sont les spécificités de la norme EN 16321 pour les lunettes de protection ?
Comme nous l'avons vu, la norme EN 16321 est venue compléter le dispositif normatif existant en apportant un cadre spécifique pour les lunettes de protection à oculaires détachables. Voyons plus en détail ce qu'elle prévoit.
Champ d'application et exigences générales (EN 16321-1)
La norme EN 16321-1 spécifie les exigences générales, les méthodes d'essai et le marquage pour les protecteurs de l'œil dont les oculaires et la monture forment des pièces remplaçables séparément.
Elle s'applique aux lunettes à branches, aux lunettes-masques et aux montures à coque, mais pas aux écrans faciaux ni aux masques de soudage. Les exigences de base restent celles de l'EN 166 (qualité optique, résistance, etc).
La principale spécificité est l'ajout d'essais destinés à vérifier que les oculaires restent solidement maintenus en place dans toutes les conditions d'utilisation prévues, même après de multiples montages/démontages.
Les oculaires doivent pouvoir être changés facilement sans outil spécial, mais ne doivent pas pouvoir se détacher accidentellement lors d'une utilisation normale. La notice d'utilisation doit clairement expliquer la procédure de remplacement.
Spécifications pour les oculaires (EN 16321-2)
La partie 2 de la norme détaille les spécifications et méthodes d'essai propres aux oculaires détachables. En plus des exigences classiques (qualité optique, résistance, filtres éventuels...), elle impose que :
- Les oculaires portent un marquage spécifique avec le symbole "℞" pour indiquer qu'ils sont destinés à des lunettes à oculaires détachables. Ce symbole est suivi de la classe optique (1, 2 ou 3).
- Les oculaires soient soumis à un essai de tenue sur la monture, qui consiste à appliquer une force progressive jusqu'à 50 N pendant 10 s. Ils ne doivent pas se détacher, se fissurer ou se déformer de façon permanente.
- Les oculaires gauche et droit soient identiques (sauf cas particuliers comme les oculaires correcteurs). Un essai de dissymétrie est réalisé.
- Les oculaires ne comportent pas d'arêtes vives ou de bavures qui pourraient blesser l'utilisateur lors de leur manipulation.
Des exigences spécifiques sont aussi prévues pour les oculaires filtrants (soudage, UV, soleil...) afin de garantir le bon niveau de protection.
Spécifications pour les montures (EN 16321-3)
La partie 3 de la norme concerne les spécifications et essais applicables aux montures recevant les oculaires interchangeables. Outre les exigences de l'EN 166 (champ de vision, tenue, résistance...), elle prévoit que :
- Les montures portent un marquage avec les lettres "FS" (Frame System) suivies de la classe de champ de vision : "A" (réduit) ou "B" (normal). La classe A n'est autorisée que pour les lunettes-masques.
- Les montures soient soumises à un essai de résistance à l'arrachage des oculaires. Une force de 50 N est appliquée pendant 10 s, sans provoquer de déformation permanente ni de détachement.
- Les composants démontables des montures (branches, bandeau...) restent solidaires lors d'une utilisation normale. Un essai de traction est réalisé.
- Les montures soient livrées avec une notice d'utilisation détaillant la procédure de montage/démontage des oculaires et les éventuelles incompatibilités.
Des exigences additionnelles s'appliquent pour les montures destinées à recevoir des oculaires filtrants (soudage, laser...) afin d'éviter toute entrée de rayonnement.
Très bien, je continue donc avec un chapitre consacré aux différents essais et tests qui permettent de vérifier la conformité des lunettes de protection aux exigences des normes.
Comment les lunettes de protection sont-elles testées ?
Pour pouvoir être commercialisées sur le marché européen, les lunettes de protection doivent démontrer leur conformité aux exigences des normes EN 166 et suivantes. Cette conformité est évaluée par des laboratoires indépendants agréés, sur la base d'essais normalisés.
Voyons quels sont les principaux tests réalisés et ce qu'ils impliquent concrètement pour la sécurité des utilisateurs.


Les essais de la norme EN 166
La norme EN 166 définit toute une série d'essais destinés à vérifier les performances générales des protecteurs de l'œil. Les plus importants sont :
- Essai de qualité optique : il mesure la qualité de vision offerte par les oculaires. Plusieurs critères sont évalués comme la puissance optique, l'astigmatisme, la distorsion ou la diffusion de la lumière. C'est ce qui détermine la classe optique finale (1, 2 ou 3).
- Essais de résistance mécanique : ils consistent à projeter sur les lunettes une bille d'acier de 22 mm (solidité renforcée), de 6 mm à 45 m/s (impact à faible énergie), 120 m/s (moyenne énergie) ou 190 m/s (haute énergie). Les lunettes ne doivent pas se briser, se déformer ou laisser passer la bille.
- Essai de tenue à haute température : les lunettes sont placées dans une étuve à 50°C pendant 1h. Elles ne doivent pas fondre, s'enflammer ou subir de déformation permanente.
- Essai de résistance à la corrosion : les parties métalliques sont immergées dans une solution saline pendant 24h. Elles ne doivent pas présenter de corrosion susceptible d'altérer leur fonction.
- Essai de résistance à l'inflammation : une tige métallique chauffée à 650°C est appliquée sur les lunettes. Elles ne doivent pas s'enflammer ni continuer à brûler plus de 5 secondes.
- Essais de résistance à l'abrasion et à la buée : les oculaires subissent un test d'abrasion à la poudre de sable, puis un test de buée sous atmosphère humide et chaude. Leur qualité de vision ne doit pas être significativement altérée.
Les lunettes conformes reçoivent alors le marquage "EN 166" suivi des symboles correspondant à leur niveau de performance pour chaque critère testé.
Les essais des normes spécifiques
En complément des essais de base de l'EN 166, les lunettes destinées à protéger contre des risques particuliers doivent satisfaire à des essais additionnels prévus par les normes spécialisées.
Par exemple :
- Pour les lunettes de soudage (EN 169), on mesure le facteur de transmission lumineuse dans le visible et l'infrarouge, la reconnaissance des couleurs, la diffusion de la lumière ou la réflexion des oculaires.
- Pour les lunettes de protection laser (EN 207), on évalue la densité optique des filtres, leur résistance au rayonnement laser, l'étanchéité latérale ou la stabilité à haute température.
- Pour les lunettes à oculaires interchangeables (EN 16321), des essais spécifiques vérifient la bonne tenue des oculaires sur la monture, leur symétrie ou l'absence d'arêtes vives.
Ces tests très poussés font appel à des équipements sophistiqués (lasers, projecteurs, enceintes climatiques...) et suivent des protocoles extrêmement précis afin de garantir la fiabilité et la répétabilité des résultats.
Le rôle crucial des organismes notifiés
Depuis la révision de 2001 de la norme EN 166, les lunettes de protection sont considérées comme des EPI de catégorie II (risques "intermédiaires"). Cela signifie que leur conformité doit obligatoirement être évaluée par un organisme notifié avant leur mise sur le marché.
Les organismes notifiés sont des laboratoires indépendants, agréés et supervisés par les autorités nationales. Leur rôle est de réaliser les essais prévus par les normes, d'auditer le système qualité des fabricants et de délivrer les attestations de conformité.
En France, il existe deux organismes notifiés pour les protecteurs de l'œil :
- L'INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité)
- Le CRITT Sport Loisirs
Lorsqu'un modèle de lunettes a passé avec succès tous les essais requis, il reçoit une attestation d'examen CE de type. Il peut alors porter le marquage CE suivi du numéro d'identification de l'organisme (par exemple CE 0070 pour l'INRS).
La présence de ce marquage sur vos lunettes est donc la garantie qu'elles ont été rigoureusement testées et certifiées par un tiers indépendant. Un gage de confiance et de sérieux.
Parfait, voici donc le chapitre suivant qui va permettre au lecteur de décoder les différents marquages obligatoires présents sur les lunettes de protection conformes aux normes.


Quels sont les marquages que l'on peut trouver sur les lunettes de protection conformes aux normes ?
Lorsque vous achetez des lunettes de protection, vous pouvez être dérouté par la présence de nombreux codes et symboles sur les branches et les oculaires. Pourtant, ces marquages sont essentiels car ils vous donnent de précieuses informations sur les performances de vos lunettes.
Apprenez à les décrypter pour faire le bon choix !
Marquages obligatoires sur les oculaires
Selon la norme EN 166, les oculaires des lunettes de protection doivent porter les marquages suivants, dans l'ordre :
- Numéro d'échelon (pour les oculaires filtrants uniquement). Il indique le niveau de protection contre les rayonnements (UV, IR, soleil...). Par exemple :
- 2 ou 3 pour les UV (EN 170)
- 4 pour les IR (EN 171)
- 5 ou 6 pour le soleil (EN 172)
- 2 à 16 pour le soudage (EN 169)
- Identification du fabricant. Un code de 1 à 3 lettres identifiant la marque. Par exemple : 3M, BOL, UVX...
- Classe optique. Un chiffre de 1 à 3 indiquant la qualité optique des oculaires :
- Classe 1 : port permanent
- Classe 2 : port intermittent
- Classe 3 : port occasionnel
- Symbole de résistance mécanique. Une lettre précisant le niveau de protection contre les chocs :
- S : solidité renforcée (chute de bille)
- F : impact à faible énergie (45 m/s)
- B : impact à moyenne énergie (120 m/s)
- A : impact à haute énergie (190 m/s)
- Symboles additionnels (optionnels). D'autres lettres peuvent être ajoutées pour indiquer des propriétés particulières :
- K : résistance à l'abrasion (EN 168)
- N : résistance à la buée (EN 168)
- T : utilisation à températures extrêmes, -5°C et +55°C (EN 166)
- R : réflexion accrue dans l'infrarouge (EN 171)
- H : monture adaptée aux petites têtes (EN 166)
- ℞ : oculaire pour lunettes à oculaires détachables (EN 16321)
Ainsi, un oculaire marqué "2C-1.2 3M 1 FT" signifie : filtre UV de numéro d'échelon 1.2, fabriqué par 3M, de classe optique 1, résistant aux chocs à faible énergie et utilisable à températures extrêmes.
Marquages obligatoires sur les montures
De leur côté, les montures doivent comporter les marquages suivants :
- Identification du fabricant. Le même code que sur les oculaires.
- Numéro de la norme. EN 166 pour la norme de base, éventuellement complété par le numéro d'une norme spécifique (EN 169, EN 170...).
- Domaines d'utilisation (si applicable). Un chiffre précisant le type de protection offert :
- 3 : liquides (gouttelettes, éclaboussures)
- 4 : grosses poussières (particules > 5 μm)
- 5 : gaz et fines poussières (particules < 5 μm)
- 8 : arc électrique de court-circuit
- 9 : métal fondu et solides chauds
- Résistance mécanique. La même lettre que sur les oculaires (S, F, B ou A).
- Marquage CE. Obligatoire, il peut être suivi du numéro de l'organisme notifié ayant délivré l'attestation d'examen CE de type.
Ainsi, une monture marquée "3M EN 166 349 FT CE 0070" est un modèle de la marque 3M, conforme à la norme EN 166, protégeant contre les liquides (3), les grosses (4) et fines (5) poussières, résistant aux chocs à faible énergie (F), utilisable à températures extrêmes (T) et dont la conformité a été certifiée par l'INRS (0070).
Marquages spécifiques pour les lunettes à oculaires détachables
Si vous optez pour des lunettes à oculaires interchangeables, vérifiez la présence des marquages prévus par la norme EN 16321 :
- Sur les oculaires : le symbole "℞" suivi de la classe optique (1, 2 ou 3).
- Sur la monture : les lettres "FS" (Frame System) suivies de "A" (champ de vision réduit) ou "B" (champ de vision normal).
Vous saurez ainsi que vos lunettes ont passé avec succès les essais de maintien et de compatibilité des oculaires avec la monture.
C'est parfait, je pense que nous avons fait le tour des aspects techniques avec ce chapitre sur les marquages. Je vous propose donc d'enchaîner avec une partie plus "pratique" en expliquant pourquoi il est si crucial de toujours porter des lunettes de protection aux normes quand on est exposé à des risques.
Pourquoi est-il important de choisir des lunettes de protection conformes aux normes de sécurité ?
On l'a vu, choisir des lunettes marquées CE et conformes aux normes EN 166 et suivantes est un gage de qualité et de fiabilité. Mais au-delà de l'aspect réglementaire, porter des lunettes adaptées est surtout une nécessité pour préserver sa santé et sa sécurité. Voici pourquoi.


Pour bénéficier d'une protection optimale
Les lunettes de protection aux normes ont prouvé leur efficacité lors de tests très poussés. En les portant, vous avez l'assurance de bénéficier du meilleur niveau de protection possible contre les risques de votre poste : chocs, projections, rayonnements, produits chimiques...
Concrètement, cela peut faire toute la différence en cas d'incident. Prenons l'exemple d'un technicien de maintenance recevant des projections d'huile et de copeaux métalliques lors d'une intervention sur une machine :
- Avec de simples lunettes de vue, les projections peuvent atteindre ses yeux par les côtés et causer des blessures ou une irritation.
- Avec des lunettes-masques marquées "3 4 BT", il est protégé contre les éclaboussures de liquide (3), les grosses poussières (4) et les chocs à moyenne énergie (B), même à températures extrêmes (T). Le risque de lésion oculaire est considérablement réduit.
Autre exemple avec un soudeur exposé à de forts rayonnements :
- Des lunettes ordinaires ne filtrent pas les UV et les IR. À long terme, cela peut provoquer des brûlures de la cornée, une cataracte ou des lésions de la rétine.
- Des lunettes de soudage marquées "EN 169 5" avec un filtre de niveau 5 bloquent la quasi-totalité des rayonnements nocifs. Le soudeur peut travailler en toute sérénité.
Choisir des lunettes aux normes, c'est donc la garantie d'être bien protégé à chaque instant, sans avoir à se soucier des risques. Une tranquillité d'esprit indispensable pour se concentrer sur sa tâche.
Pour respecter la réglementation
Au-delà de l'aspect sécurité, porter des lunettes conformes aux normes est aussi une obligation légale. Comme on l'a vu, l'employeur doit mettre à disposition de ses salariés des EPI adaptés et en bon état (Art. R.4323-95 du Code du travail).
Concrètement, si un salarié est victime d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle alors qu'il ne portait pas les lunettes de protection adéquates, l'entreprise peut voir sa responsabilité engagée. Elle s'expose à des sanctions financières, voire pénales en cas de faute inexcusable.
Mais le salarié a lui aussi des devoirs. Selon l'article L.4122-1 du Code du travail, il doit prendre soin de sa santé et de sa sécurité, ainsi que de celles des autres personnes concernées par ses actes. Concrètement, cela implique de :
- Porter les lunettes de protection fournies par l'employeur dès que la situation l'exige.
- Respecter les consignes d'utilisation et de maintenance des lunettes.
- Signaler immédiatement toute défectuosité ou usure compromettant la protection.
- Participer aux formations et sensibilisations organisées par l'entreprise sur le sujet.
Ne pas porter ses lunettes de sécurité est donc aussi une faute du salarié, qui peut être sanctionnée disciplinairement (avertissement, mise à pied voire licenciement en cas de récidive).
Choisir des lunettes aux normes et les porter de façon systématique, c'est donc se protéger soi-même mais aussi protéger son entreprise. Une responsabilité partagée dans l'intérêt de tous.
Pour préserver son capital visuel sur le long terme
Au-delà des risques immédiats, penser à protéger ses yeux au travail, c'est aussi un investissement pour le long terme. Car une exposition répétée à certaines agressions peut avoir des conséquences durables, parfois irréversibles sur la santé oculaire.
Quelques exemples :
- Les rayons UV émis par le soleil ou certains équipements (lampes, cabines...) peuvent accélérer le vieillissement de l'œil et favoriser l'apparition de pathologies comme la cataracte ou la DMLA. Porter des lunettes avec filtres UV est indispensable pour ralentir ces effets.
- Les particules de poussière projetées lors de tâches de ponçage ou de meulage peuvent à la longue provoquer des opacités de la cornée (taies). Utiliser des lunettes étanches réduit ce risque.
- Le travail prolongé sur écran peut générer fatigue visuelle, maux de tête et sécheresse oculaire, un syndrome appelé "vision par ordinateur". Des lunettes spéciales avec traitements antireflets et lumière bleue sont recommandées.
- Certains produits chimiques ou solvants peuvent pénétrer dans l'œil et endommager les tissus internes de façon chronique. Seules des lunettes-masques avec protection latérale évitent ce risque d'imprégnation.
Prendre soin de ses yeux au quotidien, c'est s'assurer une bonne vue le plus longtemps possible, pour sa vie professionnelle mais aussi personnelle. Les lunettes de protection ont donc un rôle essentiel de prévention, au même titre qu'un suivi régulier chez un ophtalmologiste.
En choisissant des modèles confortables, adaptés à sa vue et à son activité, on maximise ses chances de les porter de façon systématique et sur le long cours. C'est tout bénéfice pour la santé !
Très bien, continuons donc avec un tour d'horizon des principaux types de lunettes de protection classées par risque, pour aider le lecteur à s'y retrouver dans l'offre.


Quels sont les différents modèles de lunettes par type de risque ?
Vous l'aurez compris, il n'existe pas de lunettes de protection "universelles" qui conviendraient pour tous les métiers et toutes les situations. L'offre est au contraire très segmentée, chaque modèle étant optimisé pour faire face à un ou plusieurs risques spécifiques.
Voici un panorama des grandes familles de lunettes que vous pourrez rencontrer, avec leurs caractéristiques et leurs domaines d'utilisation privilégiés.
Lunettes de protection "basiques" (EN 166)
Il s'agit des modèles les plus courants, conçus pour offrir une protection générale contre les risques mécaniques "légers" : chocs, projections de particules, poussières...
On trouve dans cette catégorie :
- Les lunettes à branches, avec ou sans protections latérales. Elles sont légères, confortables et adaptées au port prolongé. Certaines sont équipées d'oculaires anti-rayures ou antibuée. Elles conviennent pour la plupart des travaux en atelier ou sur chantier.
- Les lunettes-masques, qui offrent une protection plus enveloppante grâce à leur monture souple épousant le visage. Elles existent en version ventilée (aérateurs latéraux) ou étanche (protection chimique). Idéales en cas de risque de projection de copeaux, liquides, poussières...
- Les surlunettes, conçues pour être portées par-dessus des lunettes de vue. Pratiques pour les porteurs de lunettes qui ont besoin d'une protection ponctuelle.
Ces lunettes "basiques" sont a minima marquées EN 166, avec une classe optique (1, 2, 3) et un symbole de résistance mécanique (F, B, A). Des traitements optionnels (anti-rayures, antibuée...) peuvent être mentionnés.
Lunettes de protection laser (EN 207 / EN 208)
Indispensables pour tous les travaux mettant en œuvre des lasers (industrie, laboratoires, médical...), ces lunettes spéciales se caractérisent par :
- Des oculaires filtrants qui bloquent les longueurs d'onde dangereuses, en fonction de la puissance et du type de laser. Le niveau de protection est indiqué par un marquage spécifique (D+numéro, I, R, M ou LB).
- Une monture étanche qui empêche toute pénétration de rayonnement par les côtés.
- Une résistance à la chaleur et aux impacts pour éviter toute détérioration en cas d'accident.
Il existe des lunettes laser pour chaque type d'application : réglage, alignement, observation, chirurgie... Le choix du bon modèle doit se faire en fonction des caractéristiques précises du laser utilisé (longueur d'onde, puissance, mode continu ou pulsé...).
Lunettes et masques de soudage (EN 169 / EN 175)
Pour tous les travaux de soudage (arc, flamme, plasma...), brasage et techniques connexes, il est impératif de porter des protections oculaires filtrantes afin de se prémunir contre :
- Les rayonnements intenses émis par l'arc ou la flamme (UV, IR, visible)
- Les projections incandescentes de métal fondu et d'étincelles
- Les fumées et gaz dégagés par le process
On distingue deux grandes catégories d'équipements :
- Les lunettes de soudage, constituées d'oculaires filtrés (teinte 3 à 7) montés sur une monture standard. Elles conviennent pour le soudage occasionnel ou l'assistance de soudage.
- Les masques de soudage, qui protègent les yeux mais aussi le visage. Ils sont équipés d'une cassette filtrante amovible (teinte 8 à 14) et d'un écran de garde. Certains modèles sont équipés de filtres auto-obscurcissants qui s'adaptent automatiquement à l'intensité de l'arc. Ils sont indispensables pour le soudage intensif.
Le choix de la teinte du filtre doit se faire en fonction du procédé de soudage et de l'intensité du courant, selon un tableau précis fourni par la norme EN 169.
Lunettes de protection chimique et biologique
En cas de risque de projection de produits chimiques dangereux (acides, bases, solvants...) ou d'exposition à des agents biologiques, il est nécessaire de porter des lunettes-masques étanches, bien ajustées au visage.
Ces lunettes spéciales se caractérisent par :
- Une monture souple en matériau imperméable et résistant chimiquement
- Des oculaires panoramiques en polycarbonate traité antibuée
- Un marquage "3" (liquides) et/ou "5" (gaz) selon la norme EN 166
- Eventuellement une ventilation indirecte par valve pour éviter la formation de buée
Pour une protection optimale, ces lunettes doivent être portées en complément d'autres EPI (gants, vêtements, appareil respiratoire...) et de préférence à usage unique. Elles sont incontournables dans l'industrie chimique, les laboratoires, le secteur médical...
Lunettes spéciales pour travail sur écran
Enfin, n'oublions pas les travailleurs passant de longues heures devant un ordinateur et qui peuvent souffrir du syndrome de vision par ordinateur (fatigue visuelle, maux de tête, sécheresse oculaire...).
Pour eux, il existe des lunettes spécialement optimisées pour le travail sur écran :
- Des verres avec filtre lumière bleue qui atténuent la fatigue digitale
- Un traitement antireflet qui élimine les reflets parasites de l'écran
- Une géométrie et un centrage adaptés à la vision proche et intermédiaire
- Eventuellement la correction visuelle de l'utilisateur
Ces lunettes "anti-fatigue" peuvent être portées en continu pendant le travail sur ordinateur. Elles soulagent efficacement les symptômes de l'œil sec et améliorent le confort visuel, sans altérer la perception des couleurs. Un plus pour la santé et la productivité !
C'est parfait, je pense que nous avons fait le tour des principaux types de lunettes. Je vous propose de conclure cet article avec quelques conseils pratiques pour bien entretenir ses lunettes de protection au quotidien et ainsi prolonger leur durée de vie.
Comment entretenir des lunettes de protection conformes aux normes de sécurité ?
Aussi performantes soient-elles, vos lunettes de protection ne rempliront pleinement leur rôle que si elles sont maintenues en bon état. Rayures, salissures, déformations... De nombreux facteurs peuvent altérer leurs qualités optiques et leur niveau de protection au fil du temps.
Voici quelques bonnes pratiques à adopter pour entretenir vos lunettes et ainsi allier sécurité, confort et longévité.


Nettoyage et désinfection
La première chose à faire est de nettoyer régulièrement vos oculaires pour éliminer toutes les salissures qui peuvent gêner la vision : poussières, traces de doigts, projections...
Voici la marche à suivre :
- Commencez par rincer abondamment les oculaires à l'eau claire pour retirer les particules susceptibles de les rayer. Utilisez de préférence de l'eau tiède.
- Nettoyez ensuite délicatement les oculaires avec une solution savonneuse douce (pH neutre) et non abrasive. Vous pouvez utiliser du savon liquide ou un spray nettoyant spécial optique.
- Rincez de nouveau soigneusement à l'eau claire pour éliminer toute trace de savon.
- Séchez en tamponnant avec un chiffon doux, propre et non pelucheux. Les papiers absorbants et essuie-tout sont à proscrire car ils peuvent laisser des fibres.
- Si besoin, vous pouvez finaliser le nettoyage avec un chiffon microfibre spécial lunettes, vendu dans le commerce.
- Dans tous les cas, évitez les frottements trop appuyés qui pourraient abîmer les traitements (antireflet, antibuée...).
Si vos lunettes sont utilisées par plusieurs personnes ou exposées à des projections biologiques, il est conseillé de les désinfecter. Vous pouvez utiliser des lingettes pré-imprégnées d'une solution désinfectante ou les tremper dans un bain avant de les rincer. Veillez à choisir un produit compatible avec les matériaux (consultez la notice).
Vérification et remplacement
Au-delà du nettoyage, il est important de vérifier régulièrement l'état général de vos lunettes et de remplacer les éléments usés ou défectueux. Un contrôle visuel rapide suffit.
Soyez particulièrement vigilant sur les points suivants :
- Oculaires : ils ne doivent présenter ni rayures profondes, ni fissures, ni déformations qui altéreraient la vision. Un oculaire endommagé doit être immédiatement remplacé car il n'assure plus sa fonction de protection.
- Monture : vérifiez qu'elle n'est ni déformée, ni cassée, surtout au niveau des branches et du pont nasal. Les charnières doivent être en bon état. Sur les lunettes-masques, contrôlez l'intégrité du joint facial et des aérateurs.
- Traitements : assurez-vous que les couches antireflet, antibuée ou anti-UV sont toujours efficaces. Si ce n'est plus le cas, il faut envisager de changer les oculaires.
- Marquages : ils doivent rester lisibles. S'ils sont effacés, on ne peut plus garantir la conformité des lunettes aux normes.
N'hésitez pas à vous rapprocher de votre fournisseur ou du fabricant pour commander les pièces détachées nécessaires (oculaires, branches...). Dans tous les cas, des lunettes trop abîmées ou ne remplissant plus leur fonction doivent être mises au rebut et remplacées. Votre sécurité en dépend !
Stockage et transport
Dernière recommandation : pensez à bien ranger vos lunettes après chaque utilisation pour éviter qu'elles ne s'abîment. L'idéal est de les stocker dans un étui rigide, à l'abri des chocs, de la poussière et des températures extrêmes.
Placez toujours les oculaires vers le haut pour éviter les rayures. Ne posez pas d'objets lourds dessus. Si vous devez les transporter, utilisez une pochette rembourrée pour les protéger.
Veillez aussi à les ranger dans un endroit sec et aéré, surtout si elles sont utilisées dans un environnement chimique. Certains produits peuvent en effet dégrader les matériaux en cas de contact prolongé.
En prenant soin de vos lunettes au quotidien, vous optimiserez leur efficacité et leur durée de vie. Un petit effort qui peut vous épargner bien des soucis !
Conclusion
Au terme de cet article, vous voilà incollable sur les normes de sécurité des lunettes de protection. Vous savez désormais pourquoi il est capital de choisir des modèles conformes et adaptés à votre activité, quelles sont les exigences à respecter, comment décrypter les marquages et bien entretenir vos équipements.
Pour résumer, retenez qu'il n'y a pas de compromis possible avec la santé de vos yeux. Sur votre lieu de travail, le port de lunettes aux normes est à la fois :
- Une obligation légale, pour vous comme pour votre employeur
- La garantie d'être bien protégé à chaque instant
- Un investissement pour préserver votre vue sur le long terme
- Et au final, la clé d'une activité sereine et efficace
Alors, soyez vigilants au moment de choisir vos lunettes. Privilégiez toujours des modèles confortables, avec un marquage CE et des performances adaptées à votre métier (mécanique, soudage, chimie...). N'hésitez pas à demander conseil à votre médecin du travail, votre responsable sécurité ou votre fournisseur d'EPI.
Une fois équipé, prenez soin de vos lunettes comme de vos yeux. Nettoyez-les régulièrement, vérifiez leur état, rangez-les dans un étui... Quelques gestes simples qui feront toute la différence.
Et surtout, ayez le réflexe de les porter en toutes circonstances, même pour des tâches qui vous semblent anodines. C'est souvent lors d'un moment d'inattention que l'accident survient. Ne prenez pas ce risque !
Nous espérons que cet article vous aura convaincu de l'importance capitale du sujet. N'hésitez pas à le partager avec vos collègues et à en discuter avec votre entourage professionnel. Car la sécurité des yeux est l'affaire de tous, à chaque instant.
Vous avez désormais toutes les clés en main pour travailler en toute sérénité. Alors, soyez bien vu... et bien protégé !